
C’est dans l’édition de l’année 1863 de l’Annuaire-almanach du commerce, le fameux Didot-Bottin, que le lavoir Saint-Paul apparaît pour la première fois dans la liste des lavoirs publics de Paris. Situé au 6 passage Saint-Pierre, il va progressivement occuper une vaste partie du terrain de l’ancien cimetière Saint-Paul[1] jusqu’à la destruction du passage au début du XXe siècle. Son installation remonte déjà à quelques années puisqu’en 1858, la presse signale que des ouvriers « pratiquant des fouilles pour l’établissement d’un lavoir public dans le passage Saint-Pierre […] ont mis à découvert une assez grande quantité d’ossements humains »[2]. Les années 1850 sont marquées par le développement des constructions de lavoirs dans Paris, dont la population augmente considérablement. Les autorités favorisent « la création d’établissements modèles de bains et lavoirs au profit des classes laborieuses »[3], bravant la corporation des blanchisseurs qui crient à la concurrence. Proposant la fourniture de l’eau à faible coût, la Ville de Paris permet ainsi à de nombreux lavoirs de s’installer notamment sur des parcelles encore libres de constructions, de plus en plus rares dans les quartiers populaires et industrieux comme le quartier Saint-Paul.