Histoires de quartier… La rue Neuve Saint-Pierre et l’ancien passage Saint-Pierre. 11 – La percée vers la rue Beautreillis (3e partie)

(Enseigne 21 rue Beautreillis , photo coll. Carnavalet, détail)

La photographie de la façade sur rue de l’ancien immeuble du 21 rue Beautreillis révèle, pour reprendre le jugement de Lucien Lambeau[1], une construction « sans caractère ». Mais en ce début du XXe siècle, la propriété est à l’image de beaucoup des maisons du quartier, portant les traces de leur « occupation industrielle, commerciale et artisanale » et de l’ « exploitation maximale de [leur] superficie disponible, [qui] engendra la surélévation des bâtiments, la modification de la distribution intérieure originelle, la disparition des décors intérieurs, l’utilisation des cours et jardins »[2].

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Histoires de quartier… La rue Neuve Saint-Pierre et l’ancien passage Saint-Pierre. 11 – La percée vers la rue Beautreillis (2e partie)

Image 1

L’immeuble disparu du 21 rue Beautreillis, situé à l’emplacement de l’actuel débouché de la rue Neuve-Saint-Pierre. Photographie prise en août 1912 (Coll. Musée Carnavalet).

Le 21 rue Beautreillis

Le 29 mars 1912, le Conseil municipal autorisait le Préfet de la Seine à « acquérir à l’amiable de Mme veuve Loron, l’immeuble 21 rue Beautreillis, moyennant le prix forfaitaire de 315 000 francs » en vue de l’ « ouverture d’une voie nouvelle sur l’emplacement du passage Saint-Pierre » [1]. Cette opération faisait suite au décret du 3 février 1912 déclarant d’utilité publique l’élargissement du passage Saint-Pierre et son prolongement jusqu’à la rue Beautreillis [2]. La vente de l’immeuble fut signée le 15 juin 1912 [3].

En décembre de la même année, sollicité à propos de sa démolition prochaine, Lucien Lambeau, secrétaire général de la Commission du Vieux-Paris, qualifiait l’immeuble de « petite construction sans caractère » et jugea qu’ « aucun objet n’[était] susceptible d’être conservé ». Il proposa toutefois qu’une photographie soit prise de la façade sur rue [4]. C’est là le seul témoignage visuel qui nous reste de la maison qui occupait alors ce qui correspond aujourd’hui au débouché sans grâce de la rue Neuve-Saint-Pierre sur la rue Beautreillis.

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Histoires de quartier… La rue Neuve Saint-Pierre et l’ancien passage Saint-Pierre. 11 – La percée vers la rue Beautreillis (1ère partie)

Image 6
Source : Bibliothèque Forney

Lors de la séance du Conseil municipal du 7 novembre 1898[1], le conseiller Charles Vaudet dénonça l’autorisation donnée par l’administration départementale à l’extension du lavoir situé passage Saint-Pierre. La Commission d’hygiène du 4e arrondissement et la municipalité s’opposaient pourtant à ce projet et s’inquiétaient du risque de voir s’aggraver l’insalubrité d’une voie étroite où se côtoyaient école, crèche et habitat vétuste et où, en 1884, avait débuté une épidémie de choléra.

Réagissant à cette décision, Charles Vaudet mit alors les autorités préfectorales en demeure d’exécuter un vieux projet oublié, la décision ministérielle du 25 juin 1818 portant création de deux nouvelles rues ouvertes sur les deux portions confinées du passage Saint-Pierre. Le conseiller municipal rappelait que la partie des terrains nécessaires à ces tracés était grevée de réserves domaniales, faisant ainsi de la Ville la propriétaire du sol sur lequel pouvaient être percées les rues. Les propriétaires des maisons ou parties de maisons construites dessus n’ayant que l’usufruit du terrain, ils ne pourraient que se soumettre et les céder si la municipalité se décidait enfin à réaliser ces travaux.

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