Au mois de mars 1898 ouvre au n° 30 rue Saint-Paul « un vaste établissement hippique et école d’équitation et de dressage ». Il se propose de « mettre le cheval à la portée de tous les jeunes gens et de toutes les jeunes femmes » [1], des « sportmen, sportwomen et officiers de réserve » grâce à ses prix modiques[2]. Mais parallèlement à ces activités équestres, le manège, qui s’étend sur une superficie de 1 400 m², devient vite l’une des plus grandes salles de réunions publiques de Paris. Jusqu’à sa fermeture en 1916, le manège Saint-Paul est l’un des centres de la vie politique parisienne et nationale. Là où aujourd’hui, depuis peu, s’élève un gymnase en toile, c’est devant des milliers de personnes que les plus grandes figures politiques et les plus grands orateurs d’avant 1914, de Déroulède à Jaurès, ont prononcé leurs discours .
L’emplacement du manège
L’histoire du manège Saint-Paul s’inscrit d’abord dans celle d’un lieu, le quadrilatère formé par la rue Saint-Antoine, la rue Beautreillis, la rue Charles V et la rue Saint-Paul[3]. Jusqu’à la Révolution française, l’église Saint-Paul présentait sa façade rue Saint-Paul, au niveau actuel des numéros 28, 30 et 32, et le cimetière Saint-Paul, l’un des plus grands de Paris, occupait dans son prolongement un vaste terrain clôturé sur tout son pourtour par des charniers[4]. Continuer à lire … « Histoires de quartier… Le manège Saint-Paul »