Brèves de quartier… Retour sous la voûte du passage Saint-Pierre, sujet d’un tableau d’Etienne Bouhot.

Le passage Saint-Pierre, aujourd’hui disparu, nous est essentiellement connu grâce à des photographies prises à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Témoignages essentiels de l’état du passage au moment où on entreprenait sa démolition, elles nous ont permis d’illustrer son histoire dans une série d’articles publiés sur ce site[1].

Au cours du XIXe siècle, peintres et dessinateurs avaient eux aussi pris le passage Saint-Pierre comme sujet, notamment Jules-Adolphe Chauvet (1828-1898), et en particulier le fameux passage voûté par lequel on pénétrait autrefois dans le cimetière Saint-Paul. Il était placé à la rencontre des deux ruelles qui, venant l’une de la rue Saint-Antoine et l’autre de la rue Saint-Paul, formaient en équerre le passage Saint-Pierre. Après la désaffection du cimetière et la démolition de l’église Saint-Paul durant la période révolutionnaire, le passage voûté, surmonté d’une maison, était devenu au milieu du XIXe siècle l’entrée du grand lavoir construit sur le terrain de l’ancienne nécropole.

Au cours d’une visite au Musée des Beaux-arts de Rouen, un lecteur et ami[2] a remarqué ce tableau d’Etienne Bouhot[3] représentant l’intérieur du passage voûté, nous offrant ainsi l’occasion de le présenter pour compléter nos connaissances sur l’ancien passage Saint-Pierre. Le tableau est intitulé Vue du cloître de l’église Saint-Paul à Paris, et il est daté sur son cartel : « vers 1830 ».

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Histoires de quartier… La rue Neuve-Saint-Pierre et l’ancien passage Saint-Pierre. 2 – D’une direction l’autre.

image 0Le 6 nivôse an V (26 décembre 1796), le citoyen Susse, « marchand de bois demeurant rue [Saint-] Julien-le-pauvre, n° 14 et 15 », quartier du Panthéon, achetait l’église Saint-Paul, désaffectée et devenue bien national, pour la somme de 43 200 francs. Il fit une bonne affaire puisque sa valeur avait été estimée à 500 000 francs. Depuis quelques mois seulement, le lieu était loué à la citoyenne Egresset, sans que l’on connaisse l’usage qu’elle en faisait[1]. Le citoyen Susse, lui, n’avait qu’un seul projet : abattre la vieille église.

Formidable réserve de pierres taillées, de bois de charpente et de métaux dans une ville qui faisait venir de loin tous les matériaux de construction, le bâtiment fut l’objet d’une démolition méthodique qui s’étendit sur quelques années.

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Histoires de quartier… La rue Neuve-Saint-Pierre et l’ancien passage Saint-Pierre. 1 – A l’origine…

image 6Reliant la rue Beautreillis à la rue Saint-Paul, la rue Neuve-Saint-Pierre n’est assurément pas la plus belle du quartier, il s’en faut de loin. Création récente, elle est constituée d’une succession disparate d’immeubles de toutes époques. Si elle garde une certaine cohérence côté Saint-Paul, la rue reste marquée à son débouché rue Beautreillis par l’éventrement brutal du bâti effectué lors de son percement en 1923. La démolition de l’hôtel qui occupait jusqu’alors le n° 21 rue Beautreillis a laissé découvert l’immense pignon de l’immeuble voisin, hideusement décoré il y a une trentaine d’années par des aplats géométriques de couleur ocre et orangée sur un mur de moellons d’où ressortent des moignons de poutres sciées. Peut-être faut-il voir dans ces ornements quasi-psychédéliques qui tranchent, qui jurent même avec le parfait classicisme post-haussmannienne de la façade, une sorte d’hommage raté à la mémoire de Jim Morrison, mort dans cet immeuble en 1971.

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