Histoires d’immeuble… Le 2 rue Beautreillis, ou 2 rue des Lions-Saint-Paul (fin)

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En 1864, un pharmacien ambitieux et entreprenant de la rue Neuve-des-Petits-Champs, trop à l’étroit dans les rues enserrées du quartier Vivienne pour développer son commerce de produits médicinaux, décide de s’installer dans le quartier de l’Arsenal, 2 rue des Lions-Saint-Paul. La fabrique et le dépôt de la maison Laroze vont occuper l’immeuble jusqu’au début des années 1930, partageant les lieux avec quelques autres commerces et des locataires. Jusqu’au moment de la démolition du bâtiment, qui laissera place à la construction de l’annexe actuelle de l’école Massillon, c’est d’ici que les lotions, pommades, sirops et granules Laroze vont être expédiés dans les pharmacies du monde entier.

Le Tonique anti-nerveux d’un entrepreneur pressé.

Quand il s’installe rue des Lions-Saint-Paul en 1863[1], Jean-Paul Laroze est déjà un pharmacien et un entrepreneur reconnu dans sa profession. Continuer à lire … « Histoires d’immeuble… Le 2 rue Beautreillis, ou 2 rue des Lions-Saint-Paul (fin) »

Histoires d’immeuble… Le 2 rue Beautreillis (suite)

image 3Aux alentours des années 1830-1840, le quartier subit une transformation économique majeure. Le rattachement de l’île Louviers à la rive droite en 1843 et l’arrêt de l’activité de stockage et de distribution de bois de chauffage qui lui était dévolue entraînent la disparition ou le départ des maisons de marchands de bois. Une main d’œuvre nombreuse et tout un écosystème se reconvertissent alors dans de nouvelles activités plus en phase avec la révolution industrielle en cours, et notamment la métallurgie et la chimie. Comme d’autres immeubles de la rue Beautreillis et du quartier, le 2 rue des Lions (ou 2 rue Gérard Beauquet)[1] va progressivement, au fil du siècle, se transformer en fabrique.

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Histoires de quartier… Bavure policière sur l’île Louviers (2ème partie)

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« … et l’on verra alors qui a trahi la vérité du Moniteur ou de notre correspondant ».

Ce correspondant que Le Constitutionnel sort de sa manche pour l’opposer à la version de l’incident que les autorités font propager sans commentaire ni critique par l’ensemble des autres journaux, ce correspondant n’est autre que l’une des victimes, M. Hiolle père. Le 1er juillet, depuis son lit d’hôpital, il fait parvenir au rédacteur du Constitutionnel une lettre où il expose sa version des faits qui se sont déroulés sur l’île Louviers huit jours plus tôt, le 24 juin 1826.

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Histoires de quartier… Bavure policière sur l’île Louviers (1ère partie)

Louvier 1 - image 1 Le 24 juin 1826, un grave incident met aux prises sur l’île Louviers un habitant de la rue Beautreillis, M. Hiolle, et un factionnaire de garde qui fait feu sur lui et son fils, les blessant tous les deux. Les journaux rendent compte de l’affaire selon leur sensibilité et leur orientation, lui conférant une certaine dimension politique, et cela malgré une liberté de la presse sous contrôle. A travers le récit de ce fait divers particulier, c’est aussi, en suivant des fils ténus, tenter de reconstituer une vie anonyme brièvement éclairée, celle de M. Hiolle, dans l’environnement économique et social du quartier tel qu’il était au début du XIXe siècle.

L’île interdite.

Lieu de l’incident, l’île Louviers est une île disparue de Paris qui occupait l’espace actuel compris entre le boulevard Morland et le quai Henri IV.

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Histoires d’immeuble… Le 2 rue Beautreillis

image 1A l’extrémité sud de la rue Beautreillis se dresse un haut bâtiment moderne construit en 1933, dont la façade principale s’étend rue des Lions-Saint-Paul jusqu’à la rue du Petit-Musc. Ses deux entrées sont disposées sur deux courtes façades latérales, la principale côté rue du Petit-Musc, au n° 9, et une secondaire rue Beautreillis, au n° 2.

Avant lui s’élevait à cet emplacement un bâtiment dont il ne reste rien et qui avait son entrée rue des Lions-Saint-Paul. C’est son histoire que nous allons essayer de restituer.

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Histoires de rue… Ou comment la rue Beautreillis faillit disparaître.

Le boulevard Henri IV et sa trajectoire ont été pensés par le baron Haussmann comme le prolongement sur la rive droite du boulevard Saint-Germain. Le pont Sully, lancé entre les deux rives, devait joindre les deux axes à travers l’extrémité orientale de l’Île Saint-Louis.

Le prix à payer pour le quartier de l’Arsenal sera la destruction de l’ancien couvent des Célestins, d’une partie des rues de La Cerisaie, Castex, de Lesdiguières et Jacques Cœur et de nombre d’hôtels anciens et de maisons.

Ce projet, comme d’autres parmi les nouvelles percées et les destructions menées par Haussmann dans sa transformation de Paris, suscita débats et oppositions. Certains proposèrent des alternatives qui, si elles procédaient du même esprit visant à créer de grandes avenues au travers du bâti ancien et confiné, auraient pu offrir une autre physionomie de la ville actuelle si elles avaient été mises en œuvre.

C’est ainsi qu’un nommé Denis de Hansy soutient en 1861 une proposition de tracé différent de celui projeté pour le futur boulevard Henri IV qui, si elle avait été retenue, aurait littéralement éventré la rue Beautreillis.

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Histoires d’immeuble… Le 13 rue Beautreillis (suite)

Le 13 est-il vraiment un numéro qui porte malchance ?

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   En 1867 déjà, le malheur avait frappé l’immeuble, quand le marchand de vins et restaurateur Minatte, qui tenait la grande boutique à droite de la porte d’entrée, avait assassiné son épouse d’un coup de revolver avant de retourner l’arme contre lui (voir Histoires d’immeuble…).

   Ce magasin, constitué, outre la boutique sur rue, d’une arrière-boutique et d’une salle à manger, est depuis longtemps dévolu au commerce des vins et de l’alcool. Entre 1849 et 1867 se succèdent neuf « gargotiers », « débitants de liqueurs » et autres « marchands de vins ».

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Histoires d’immeuble… Le 14 rue Beautreillis (suite)

« Locations bourgeoises et petits ouvriers »

Le n° 14 de la rue Beautreillis était en 1852, et au moins jusqu’en 1867, la propriété de « Henri-Antoine Moquet et consorts ». Les différents corps de logis étaient partagés entre « locations bourgeoises et petits ouvriers »[1]. Un certain nombre de ces locataires sont mieux connus grâce aux informations contenues dans les almanachs et autres Bottins de l’époque.  Ces annuaires ne recensaient pas tous les habitants, mais uniquement ceux que leur notabilité distinguait et ceux dont les activités commerciales ou industrielles méritaient un signalement. Continuer à lire … « Histoires d’immeuble… Le 14 rue Beautreillis (suite) »

Histoires d’immeuble… Le 7 rue Beautreillis

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Le n° 7 rue Beautreillis, situé à l’angle de la rue Charles V, est l’une des maisons les plus belles de la rue, en tout cas l’une des plus originales et sans doute la plus emblématique.

Construite à la charnière des XVIe et XVIIe siècles[1], elle compte parmi les plus anciennes de la rue et a conservé beaucoup de ses caractéristiques originales.

En 1852, les fonctionnaires du cadastre la décrivaient ainsi Continuer à lire … « Histoires d’immeuble… Le 7 rue Beautreillis »

Histoires de numéros… Quand 1 = 9, et 13 = rien

Jusqu’en 1838, la rue Beautreillis débutait au carrefour de la rue Charles V pour se terminer rue Saint-Antoine. La partie sud, plus ancienne[1] et aboutissant rue des Lions-Saint-Paul, était dénommée rue du Pistolet, du nom d’une enseigne, mais aussi et finalement rue Gérard Beauquet[2], nom d’un particulier, peut-être un acquéreur ou l’héritier d’un acquéreur d’une des parcelles mises en vente lors de l’aliénation des terrains du domaine royal de Saint-Paul[3].

Gustave Pessard, au tout début du XXe siècle, nous dit qu’on pouvait voir « à l’angle de la rue des Lions-Saint-Paul et de cette rue, une plaque murale : Gérard Beauquet ». Continuer à lire … « Histoires de numéros… Quand 1 = 9, et 13 = rien »