Petit additif à Histoires de quartier… La Maison des Célestins, ancien corps de garde du Port Saint-Paul.

Jean Roubier, phot. ( BHVP)

Sur cette photographie du quai des Célestins, prise vers 1950 depuis les berges de la Seine, sous le quai d’Anjou, l’angle de la prise de vue ne permet pas de voir la Maison des Célestins, située plus sur la gauche. Mais on remarque pourtant, à gauche de la rampe descendant du quai haut, un édifice bâti en bord de berge dans le prolongement de l’ancien corps de garde.

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Histoires de quartier… La Maison des Célestins, ancien corps de garde du Port Saint-Paul.

Les habitants du quartier et les nombreux promeneurs qui fréquentent les voies sur berges désormais dévolues aux piétons et aux vélos connaissent bien ce petit bâtiment adossé au quai des Célestins. Abandonné à partir des années 1960, quand les voitures se sont approprié la nouvelle voie Georges Pompidou, il est devenu après la fermeture de celle-ci à la circulation, un restaurant et un bistrot.

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Histoires d’immeuble… Le 23 rue Beautreillis, immeuble industriel (4)

L’immeuble dans l’entre-deux-guerre, alors qu’il est occupé par les établissements pharmaceutiques Goy. On notera que le dessinateur a augmenté la largeur de la façade en ajoutant deux fenêtres supplémentaires par étage aux six existantes . Façon sans doute de marquer la puissance de l’entreprise. (Catalogue des produits Goy. Bibliothèques d’Université de Paris. Bibliothèque numérique Medica)

Retiré des affaires en 1854, François Frémy avait confié la succession de sa fabrique de papier de verre de la rue Beautreillis à son gendre, Charlemagne Dumas. Il conservait néanmoins la propriété de l’immeuble, acquis en 1851, où depuis 1814 s’était développée l’entreprise fondée par son père. Pour que celle-ci poursuive son activité, il avait alors concédé à Dumas un bail de « 15 ans 3 mois » pour l’ensemble du bâtiment contre un loyer annuel de 4800 francs[1] . Mais, nous l’avons vu, le vieil hôtel du XVIIe siècle convenait de moins en moins à une production en augmentation qui se mécanisait et à un personnel sans doute de plus en plus nombreux. En 1860, les ateliers de la fabrique commencèrent à être transférés dans une nouvelle manufacture, à Ivry-sur-Seine, l’entreprise Frémy conservant rue Beautreillis son siège social, où étaient convoquées les assemblées générales de ses actionnaires, ainsi qu’un dépôt de vente[2].

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Histoires d’immeuble… Le 23 rue Beautreillis, immeuble industriel (3)

Déjà remarqués et récompensés d’une médaille de bronze par la Société d’encouragement pour l’industrie nationale trois ans auparavant[1], François Frémy et sa manufacture de fabrication de papier de verre reçurent une nouvelle marque d’attention en 1846. Loué la première fois pour ses procédés techniques novateurs et l’organisation du travail, le mode de production conservait néanmoins des caractéristiques proches de l’artisanat, chaque ouvrière accomplissant manuellement l’ensemble des étapes de fabrication. Aussi, quand Frémy présenta aux promoteurs du « renouveau industriel »[2] un « appareil mécanique » conçu pour effectuer les diverses opérations du processus de fabrication « des papiers et toiles verrés et émerisés », il eut une fois encore les honneurs de la Société et de son bulletin[3].

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Histoires d’immeuble… Le 23 rue Beautreillis, immeuble industriel (2)

Entre 1814 et 1830, à l’époque où Charles-Germain Frémy fabriquait du papier de verre dans son atelier d’artisan rue Beautreillis, les opérations faites manuellement consistaient, sommairement, à étaler du verre pilé plus ou moins fin « au moyen d’un tamis sur une feuille de papier fort sur laquelle on [avait] étendu une couche de colle claire », en veillant à répandre du verre « jusqu’à ce que toute la surface en soit bien couverte »[1]. Dans les années 1840 et 1850, l’atelier d’artisan, repris par François Frémy, l’entreprenant fils de Charles Germain, se mua en fabrique. Si le lieu restait encore rattaché par bien des aspects au monde et aux pratiques de l’artisanat, les marques d’une transformation industrielle apparurent rapidement avec la rationalisation du travail et des étapes de fabrication, l’utilisation de machines, la recherche d’une uniformisation de la qualité et d’une augmentation de la production.

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Brèves de quartier… Les caniches de la rue Beautreillis

Le 14 prairial an IV (2 juin 1796) paraissait dans le Journal de Paris cette annonce.

Journal de Paris, 14 prairial an IV (BnF Rétronews)

Si cette histoire de chien perdu nous interpelle, c’est qu’il arpentait avec son maître le pavé de la rue Beautreillis.

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Histoires d’immeuble… Le 23 rue Beautreillis, immeuble industriel (1)

Atelier de menuisier (BnF Gallica).

On l’a un peu oublié, mais la rue Beautreillis, comme les rues voisines et l’ensemble du Marais, était au XIXe siècle une zone où l’artisanat et même l’industrie s’étaient massivement installés dans les demeures anciennes. L’hôtel qui jusqu’à sa transformation il y a cent-cinquante ans occupait l’emplacement du numéro 23 de la rue en est une bonne illustration.

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Histoires d’immeuble… Le 6 rue Beautreillis. Images d’une disparition.

Le portail de l’hôtel Raoul aujourd’hui.

Son portail et une horloge sont tout ce qui subsiste aujourd’hui de l’ancien Hôtel de Jean-Louis Raoul qui occupait l’emplacement du 6 rue Beautreillis. Il doit son nom au fabricant de limes qui l’occupa dans la première moitié du XIXe siècle et qui marqua ainsi sa propriété sur le fronton du porche. L’ancienne demeure, bâtie sur une construction plus ancienne au début du XVIIe siècle, a été remplacée au début des années 1960 par un immeuble moderne, fonctionnel et sans attrait, comme on en fit beaucoup à cette époque. L’histoire de l’hôtel disparu du 6 rue Beautreillis a déjà été écrite par Michel Cribier. Il lui a consacré un site très complet  (http://cribier.net/Hotel-Raoul/) et il se bat depuis de nombreuses années pour la sauvegarde du portail, en dépit d’une indifférence assez générale, notamment des diverses administrations chargées de la protection du patrimoine. Notre projet n’est donc pas de refaire l’étude de Michel Cribier, qui couvre largement tous les aspects de l’histoire de l’ancien hôtel et de ses occupants au fil des siècles, mais simplement d’ajouter des images et des histoires au sujet de cette demeure à partir de ce que nous avons pu glaner au fil de nos recherches sur la rue Beautreillis, ses maisons et les gens qui y vécurent.

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Histoires d’immeuble… Le 3 rue Beautreillis

Le début de la rue Beautreillis, compris entre la rue des Lions-Saint-Paul et le croisement avec la rue Charles V, a porté jusqu’en 1838 le nom de Gérard Beauquet [1]. Elle forme aujourd’hui un ensemble disparate avec, en son centre, le portail de l’ancien hôtel Raoul. Vestige abandonné en bord de trottoir et définitivement clos, il orne comme il peut au numéro 6 l’imposant immeuble qui, dans les années 1960, a remplacé l’ancien hôtel. Enserrée entre cette construction sans grâce et l’annexe de l’école Massillon élevée en 1933, proue de béton marquant l’entrée de la rue, subsiste la vieille demeure aux vantaux de bois clouté sise au n° 4.

Côté impair de cette portion de rue, deux anciennes maisons, aux numéros 1 et 7, encadrent deux immeubles plus contemporains. L’un d’eux, au n° 3, tout de briques revêtu, a été construit en retrait des immeubles voisins, conformément aux décrets d’alignement édictés au XIXe siècle. Il porte sur la façade sa date de construction : 1906, ainsi que le nom de son architecte, V. Tondu. Immeuble à la fois anonyme et tranchant par l’originalité de son parement dans le secteur, il a aussi son histoire, et nous allons tenter de la restituer au mieux.

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Histoires de quartier… La rue Neuve Saint-Pierre et l’ancien passage Saint-Pierre. 12 – Le passage perdu.

Pour accéder au cimetière qui, derrière l’église Saint-Paul, occupait avant la Révolution une grande partie du quadrilatère formé par les rues Saint-Antoine, Beautreillis, Charles V et Saint-Paul, on pouvait emprunter le passage ouvert sur la rue Saint-Paul, ou alors celui qui partait de la rue Saint-Antoine[1].

Le premier, dénommé cul-de-sac ou passage Saint-Eloi, ou Saint-Pierre, longeait d’un côté le flanc nord de l’église et était bordé de l’autre par les bâtiments, adossés à la Grange Saint-Eloi, où « habitait le clergé de la paroisse »[2]. Le second passage avait pour origine une nouvelle entrée que les marguilliers de la paroisse de Saint-Paul avaient pu, grâce à une ordonnance royale en 1636, faire ouvrir sur le bas-côté nord de l’église, près du cimetière. Et de là, « pour la commodité des paroissiens d’icelle leur faciliter l’entrée d’une porte du costé de la rue Sainct Anthoine », ils avaient fait transformer en chaussée un « ruisseau », ou sorte de petit passage, qui allait en direction de cette rue. Nommé communément Saint-Paul[3], ce passage et l’autre venant de la rue Saint-Paul se rejoignaient en équerre sous une voûte où, en passant par une grille de fer, on pénétrait dans l’enceinte du cimetière que des charniers en maçonnerie ouvragée entouraient sur trois côtés.

Or, sur plusieurs plans de Paris publiés entre 1728 et 1775, un troisième passage ne portant pas de dénomination particulière est représenté.

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